Soutenance de thèse de Julie Bouchard
Résumé
Le projet, de prime abord de nature très personnelle de ma thèse, a pris naissance en 2014, lorsque je me suis impliquée en tant que parent d’un quartier défavorisé dans un projet d’école alternative publique québécoise. Je me suis ensuite questionnée sur ce que disait la science au sujet de ces écoles. Celles-ci se rapprocheraient davantage que les écoles dites régulières d’une collaboration basée sur des relations plus étroites et une communication bidirectionnelle (Bouchard, 1998; Larivée, 2013; RÉPAQ, 2013), une pratique favorisant la réussite scolaire et éducative (Deslandes, 2009; Epstein, 1995; Gonzalez DeHass, 2005; Ho Sui-Chu & Willms, 1996; Sheldon, 2003). C’est pourquoi j’ai cherché à décrire les relations École-Famille-Communauté (ÉFC) dans le cadre de l’étude de cas ethnographique du volet alternatif d’une école régulière primaire publique en milieu défavorisé, fréquentée par mon enfant.
C’est ainsi que j’ai pu documenter mon vécu en tant que parent et celui des différentes catégories d’acteurs pour mieux comprendre les formes de collaboration présentes, les types d’implication expérimentés et les raisons motivant les acteurs à collaborer et à s’impliquer en lien avec la scolarité des enfants. Pour y arriver, 78 personnes, soit 15 membres du personnel, 58 parents et cinq membres de la communauté ont répondu à des questionnaires, ont participé à sept groupes de discussion et ont été présentes à 76 séances d’observation entre le 7 juin 2018 et le 30 avril 2019. Parallèlement, j’ai documenté mon propre vécu de parent-chercheuse dans un journal de bord.
Une analyse de ces données recueillies m’a permis de mettre en évidence que, de manière générale, les principales relations s’articulent entre l’école et la famille et, plus rarement, avec la communauté. Il appert que les relations ÉFC prennent, par ailleurs, du temps à se construire. Toutefois, lorsque les acteurs prennent soin de se l’accorder, cela peut conduire à développer une confiance mutuelle, favorisant la collaboration et l’implication. Ce faisant, les résultats démontrent qu’ils accèdent à des formes de collaboration très engageantes (Larivée, 2013) comme de la coopération, voire du partenariat et de la cogestion, et que l’implication est particulièrement marquée à l’intérieur des classes.
Cela contraste avec ce qui est plus généralement observé dans les écoles québécoises (Bouchard, 1998; Claes et Comeau, 1996; Deslandes, 1999; Duval et Dumoulin, 2022; Lacroix, 2018; Larivée et al., 2006, 2019; Nanhou et al., 2013). Ainsi, il est possible de penser que le fait qu’il s’agisse d’une école publique alternative québécoise favorise ces formes de collaboration plus engageantes, du moins de la part des parents (Bouchard, 1998; Larivée, 2013). Cela parce que tous les acteurs sont invités à le faire et parce qu’ils croient que c’est leur rôle de le faire. Ce n’est toutefois pas tous les parents qui développent des relations étroites avec l’école. Par ailleurs, les données amassées laissent croire que les familles dont l’enfant fréquente le volet alternatif semblent généralement favorisées et que peu de mixité sociale y apparaît être présente, malgré le souhait de départ.
En terminant, ma posture de chercheuse dans le contexte de cette recherche est sans aucun doute particulière. J’ai été toutefois soucieuse que mon double chapeau de chercheuse et de participante ne nuise pas aux relations que j’entretiens avec les différents acteurs d’une part, tout en m’assurant de conduire une recherche rigoureuse scientifiquement et de qualité d’autre part. Ce faisant, j’ai pu mettre en lumière des aspects des relations qui n'auraient pas été exposés autrement, afin de décrire avec précision les relations ÉFC au sein du volet alternatif de cette école primaire publique en milieu défavorisé.
Mots-clés : relations École-Famille-Communauté, école publique alternative, collaboration École-Famille-Communauté, étude de cas, ethnographie, milieu défavorisé, implication parentale, pédagogie différente, école différente, pédagogie nouvelle.
La soutenance aura lieu en mode hybride.
Pour assister à distance :
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Location: Université de Montréal: pavillon Marie-Victorin, D-427