Résumé du projet
Plus de 40 % des étudiants risquent d'échouer à au moins une matière au cours d'un semestre au collégial, ce qui témoigne d'une détresse et d'une démotivation croissantes, aggravant ainsi les disparités entre les élèves les plus performants et les plus faibles (Fortier et Provost, 2022). Concernant les sciences, plus de 15 % des étudiants rencontrent des difficultés significatives en physique, notamment en électricité et magnétisme, au niveau collégial (Dawson College, 2024). Par ailleurs, la physique présente une sous-représentation des minorités visibles, des peuples autochtones et des femmes, en comparaison avec la biologie (Almukhambetova et al., 2023; Wall, 2017). Au Canada, les femmes sont moins présentes en physique (ex. génie) (19 %) qu’en biologie (60 %) (Wall, 2019).
Pour améliorer l’apprentissage de la physique, l’inclusion et la rétention de la diversité des apprenants, ce projet propose l'utilisation de simulations pédagogiques ludiques comme outils techno-pédagogiques. Avec plus de 80 % des étudiants en Amérique du Nord utilisant des téléphones intelligents ou des tablettes pour étudier (Brown et al., 2018), les simulations pédagogiques ludiques répondront aux besoins cognitifs et affectifs des apprenants de la GenZ. Les recherches démontrent que les simulations pédagogiques sont parmi les moyens les plus efficaces pour soutenir la compréhension des concepts complexes et favoriser le changement conceptuel en science (Chernikova et al., 2020).
Au Québec, l'utilisation des simulations pédagogiques ludiques en physique pour l'enseignement et l’apprentissage est entravée par plusieurs défis. Les simulations PhET de l'Université du Colorado, qui sont utilisées en physique dans plusieurs cégeps, ont des lacunes importantes. Ces simulations se limitent à la mesure des valeurs de champ électrique et de potentiel, sans aborder l'interaction de ces phénomènes avec d'autres concepts physiques fondamentaux, ce qui compromet leur efficacité dans l'apprentissage de la physique au Québec. Un autre défi est un manque de simulations bilingues pour rencontrer les exigences de la loi 14 qui demandent aux étudiants des cegeps anglophones de prendre des cours en français langue seconde.
Donc, dans ce projet interinstitutionnel, les enseignants.es, professeurs.es-chercheurs.es, et étudiants.es vise à concevoir, implanter et évaluer des simulations pédagogiques ludiques dans la langue de la minorité (anglais) et français langue seconde en physique. Les collaborateurs de ce projet formeront une communauté d’apprentissage pour concevoir les simulations pédagogiques ludiques qui respectent les principes théoriques de l'apprentissage et la pédagogie inclusive.