Enseigner, ce n’est pas juste « aimer les enfants » ou détenir une quantité importante de savoirs. Il ne s’agit pas non d’un ensemble de gestes mécaniques à articuler, de tours de main à répéter ou de connaissances à « déverser » et qui garantiraient les apprentissages chez nos élèves. L’enseignement exige bien plus que cela ! Il fait appel à de nombreux savoirs, savoir-être et savoir-faire permettant de répondre de manière adéquate aux situations sans cesse nouvelles et complexes auxquelles font face les enseignants au quotidien. Car, en plus de véhiculer un nombre important de savoirs à faire apprendre, l’enseignant doit acquérir tout une gamme de savoirs pour enseigner (Hofstetter et Schneuwly, 2009). En cela, l’enseignant, en plus d’être un savant (au sens de la personne qui détient beaucoup de savoirs et qui s’y « connait » en la matière), se doit d’être un pédagogue, soit un fin spécialiste qui détient l’art d’enseigner, d’éduquer et qui possède des qualités essentielles et reconnues pour expliquer, engager ses élèves et leur apprendre à apprendre. Cette palette d’exigences, aussi diverses que variées, appelle à ce que l’on rende à l’enseignement sa lettre de noblesse.

En effet, la profession enseignante demande des qualifications de plus en plus élevées et il convient de s’en rappeler. La valorisation de la profession passe par la reconnaissance que l’on doit aux enseignants qui agissent à la base de notre société puisqu’ils préparent nos enfants au monde de demain, ces adultes bâtisseurs d’avenir. Pour s’y préparer, une formation initiale solide est requise. Et le partenariat représente, comme le notent Bélanger et ses collaborateurs (2012), un moyen pour relever les défis en éducation.

Entre autres, il importerait qu’un dialogue existe entre les formateurs de la formation initiale, les acteurs du milieu scolaire et du milieu universitaire, mais aussi entre les membres des instances administratives en charge de l’organisation des stages. Car c’est en entretenant des rapports interprofessionnels et interinstitutionnels forts que s’amorcera le développement professionnel du stagiaire, puis du jeune enseignant (Portelance et al., 2015).

Et puis, pour demeurer à la hauteur de ce qu’elle exige, la profession appelle le développement continu des compétences professionnelles (MEQ, 2020). La formation continue figure alors parmi les « devoirs » ou responsabilités qui incombent aux enseignants (Jeffrey, 2015). Si elle assure la mise à jour des connaissances professionnelles, elle permet aussi de demeurer à la hauteur des qualifications requises pour assumer ses fonctions avec professionnalisme. Elle constitue ainsi un levier important de professionnalisation. Et la collaboration entre le milieu éducatif et le milieu universitaire dans le cadre de recherches m’apparait une voie tout indiquée en matière de développement professionnel continu des enseignants pour assurer l’avenir de la profession pour la jeune génération.

Les recherches participatives (recherches collaboratives, recherche-action, etc.) permettent de mobiliser les chercheurs autour de problématiques rencontrées par les acteurs de terrain et de travailler de concert avec eux (et non sur eux) pour en avoir une compréhension approfondie et y apporter des éléments de réponse. Les actions des enseignants se voient ainsi éclairées par la recherche, en même temps que ceux-ci travaillent sur leurs pratiques en vue de les faire évoluer (Bru, 2002).

Ce trait d’union qui allie le monde scolaire et celui de la recherche constitue une priorité à épingler pour valoriser et soutenir à long terme le travail exceptionnel des enseignants !

Ce texte d'Isabelle Vivegnis a été rédigé dans le cadre de la Semaine des enseignantes et des enseignants, du 5 au 11 février 2023.

Les professeurs et professeures ainsi que les chercheurs et chercheuses de la Faculté des sciences de l’éducation se sont exprimés sur l’avenir du milieu de l’éducation. Des témoignages destinés à revaloriser cette profession, que plusieurs qualifient toujours de plus beau métier du monde.

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