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Soutenance de thèse de Chantal Lemay

Caractéristiques qui influencent la façon dont les personnes formées à l’étranger déterminent les réponses à l’examen d’admission à la profession infirmière au Québec.

Sous la direction de recherche de Nathalie Loye

Résumé

Le gouvernement du Québec reconnaît de plus en plus l’importance du rôle que peut jouer l’immigration économique dans la prospérité et la vitalité du français au Québec (ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, 2015). En février 2022, l’état a d’ailleurs annoncé le recrutement de 1 000 infirmières ou infirmiers formés à l’international (ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, 2022b). Cependant, au-delà des efforts de recrutement, il est important de souligner que l’intégration professionnelle constitue un défi de taille pour de nombreuses personnes immigrantes.

En effet, plusieurs auteurs soulignent que les personnes formées à l’étranger (PFÉ) sont moins susceptibles d’exercer leur profession au Canada comparativement aux personnes qui sont natives du pays (Girard, 2010; Zietsma, 2010). Qui plus est, des écarts de performance entre les PFÉ et les diplômés natifs d’un pays sont observés dans le cadre de certains examens d’admission à la profession, notamment, en médecine et en soins infirmiers (Holtzman et al., 2014; Tiffin et al., 2014). En s’appuyant sur une approche de recherche mixte pour explorer des données quantitatives et des données qualitatives, cette thèse s’intéresse tout d’abord à déterminer s’il existe une différence entre les scores observés à l’examen d’admission à la profession infirmière pour les PFÉ et les personnes formées au Québec (PFQ). Elle vise aussi à déterminer s’il existe une association entre certaines caractéristiques connues des PFÉ et les scores qui sont observés à cet examen et à décrire, à partir d’entrevues semi-structurées, d’autres caractéristiques qui influencent la détermination des réponses aux items de cet examen.

Les résultats obtenus permettent de conclure qu’il existe une différence entre les scores moyens observés à l’examen du 12 septembre 2020 pour l’échantillon des PFQ et celui des PFÉ et que la taille de l’effet est considérée comme étant modérée. Toutefois, ceux-ci suggèrent l’absence d’association entre l’âge ou le délai depuis la diplomation et les scores observés à l’examen alors qu’ils permettent d’observer une association entre les scores observés des PFÉ à l’examen et le sexe ainsi que l’IDH du pays de diplomation, même si la taille de l’effet est considérée comme étant faible. L’analyse des entrevues indique que même si les PFÉ constituent un groupe particulièrement hétérogène, ces individus répondent différemment aux items de l’examen comparativement au PFQ. Ceci peut s’expliquer par le fait que les savoirs infirmiers acquis avant l’arrivée au Québec sont assez différents de ceux ciblés par les items de l’examen. Par ailleurs, bien que les savoirs infirmiers des PFÉ acquis après l’arrivée au Québec sont considérés comme étant utiles pour la préparation à l’examen, la mise en œuvre du jugement clinique infirmier lors de la résolution d’items constitue tout de même un défi pour ce groupe d’individus.

Ces résultats procurent donc une piste pour mieux comprendre les écarts de résultats observés entre le groupe des PFQ et des PFÉ. Dans ce sens, ces résultats pourraient servir à alimenter la réflexion au sujet des mesures d’accompagnement disponibles pour favoriser l’intégration des PFÉ.

Emplacement : Pavillon Roger Gaudry, salle P-217 : 2900, boul. Edouard-Montpetit