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Stéphane Pigeon

Diplômé Enseignement secondaire - Histoire (1996)

Après avoir enseigné durant quelques années, Stéphane Pigeon s’est très vite tourné vers la direction d’établissement. Aujourd’hui à la tête de l’école secondaire Mont-de-La Salle à Laval, il s’emploie quotidiennement à faire la différence dans la vie des élèves, tout en imaginant ce que pourrait être l’école de demain.

269 cas de COVID-19 confirmés durant l’année 2020-2021 sur 1 800 élèves environ, 109 confinements à la maison de groupes pour les 87 que compte l’établissement – donc certains en ayant fait l’expérience deux, voire trois fois –, une fermeture complète pendant quelques jours en mars dernier… l’école secondaire Mont-de-La Salle, que dirige Stéphane Pigeon à Laval, n’a pas été épargnée par la pandémie.

« Durant les dix-huit premiers mois, j’étais passé au-delà de ma zone de bonheur, avoue le directeur. Dans mon métier, j’affectionne particulièrement le fait que mes journées ne se passent jamais comme je l’avais prévu. Il y a toujours des impondérables, il faut prendre des décisions rapides et les assumer, c’est très gratifiant. Mais nous avons vécu des semaines complètement folles, avec des tâches finalement assez éloignées de ce qui me passionne dans mon métier. Heureusement, la situation s’est assainie depuis la dernière rentrée. »

L’école ne compte en effet que 14 cas depuis la reprise de cours en septembre. La vaccination des plus de 12 ans fait en sorte que les mesures sanitaires sont moins prégnantes. Les groupes ne sont plus confinés en entier, le parascolaire a pu reprendre. Certes, le masque est encore de la partie, mais ce n’est, selon lui, qu’un petit désagrément comparativement au fait de devoir faire l’école à distance.

« Le choix que nous avons fait, comme société, de rouvrir rapidement les écoles, quitte à devoir refermer des classes ici et là en cas d’éclosion, a été une excellente décision, croit-il. On aurait perdu encore plus d’élèves si on ne l’avait pas fait. »

Repenser l’école de demain

Or, toute la pratique de Stéphane Pigeon est tournée vers la réussite de ses élèves. Il n’y a pas de raison, selon lui, d’en laisser sur le bord de la route, et c’est dans cette optique qu’il travaille activement au déploiement de l’École secondaire de demain, une démarche mise en branle au sein du Centre de services scolaire de Laval afin de soutenir la réussite des élèves et de répondre aux enjeux liés à l’augmentation importante du nombre d’élèves au secondaire dans les prochaines années.

« Nous travaillons sur deux axes, indique-t-il. D’abord, l’élimination des écoles de cycles. À Laval, nous avons six écoles secondaires, soit plus de la moitié, qui sont des écoles de cycles. Les unes offrent les 1re et 2e secondaire, les autres les 3e, 4e et 5e. Or, la recherche dit que ce système est moins probant, car il ne favorise pas le sentiment d’appartenance et la synergie entre les élèves et le personnel. Ensuite, nous souhaitons rendre plus inclusifs les programmes particuliers de type international, sport ou encore art dramatique, afin que leur recrutement soit plus ouvert aux profils qui ne sont pas forcément les plus performants. »

Mais c’est aussi en tant qu’école associée à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal qu’il revisite l’école pour imaginer la pédagogie de demain. Depuis trois ans, son équipe travaille avec Marc-André Deniger, puis Nathalie Beaulac, tous deux professeurs au Département d’administration et fondements de l’éducation à la Faculté des sciences de l’éducation, et qui s’intéressent respectivement à la gestion du changement en éducation et à l’évaluation des apprentissages.

« Notre modèle pédagogique doit changer, explique Stéphane Pigeon. Les pratiques évaluatives notamment. Elles ne doivent plus être utilisées à des fins de tri social, mais plutôt être au service de l’apprentissage. Pour cela, il faut que les enseignants travaillent de manière collaborative. Qu’ils mettent leurs méthodes en commun, qu’ils évaluent leurs élèves au fur et à mesure qu’une notion est étudiée pour pouvoir ajuster l’enseignement, et ainsi les amener tous vers la réussite. Pas seulement constater le jour de l’évaluation qu’un certain nombre d’élèves n’a pas assimilé la notion, mais passer quand même au chapitre suivant. C’est un changement de mentalité qui doit s’opérer dans les écoles, et c’est cette gestion du changement que nous travaillons avec l’UdeM. »

Passion pour l’histoire

Stéphane Pigeon confie avoir sauté sur l’occasion lorsque son Centre de services scolaire lui a offert l’opportunité d’associer Mont-de-La Salle avec l’Université de Montréal, son alma mater, le campus sur lequel il a passé quelques années de sa vie, là où il a obtenu son baccalauréat en enseignement de l’histoire en 1996. « Je me souviens tout particulièrement de la bibliothèque des lettres et des sciences humaines, raconte-t-il. De son atmosphère feutrée et de l’ensemble du savoir qui s’y trouvait. Je me souviens aussi de certains professeurs qui enseignaient avec passion. Finalement, j’ai moi-même peu enseigné l’histoire. À l’époque, les postes étaient rares et j’ai surtout eu à donner des cours de mathématiques, ce que j’ai beaucoup apprécié par ailleurs. Mais je demeure passionné par l’histoire. Mes choix culturels, par exemple mes lectures, ont très souvent un rapport avec cette discipline. »


Portrait à la demande du Réseau des diplômés et des donateurs de l’Université de Montréal pour la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal