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Appel à propositions

Vers une éducation physique et des pratiques d’activités physiques et sportives durables: enjeux, défis et perspectives

Le monde contemporain est traversé par de profondes mutations sociales, économiques, environnementales et technologiques. La pandémie de COVID-19 (2020–2022) a mis à l’épreuve les systèmes éducatifs et de santé, révélant à la fois leurs fragilités et leurs capacités de résilience. Parallèlement, la crise climatique, les conflits armés, les tensions géopolitiques et les vagues migratoires sans précédent redessinent le paysage éducatif mondial.

En guise d'exemple de cette conjoncture, l’essor fulgurant du numérique transforme radicalement les modes d’apprentissage, les pratiques sociales et les activités physiques et sportives. L’accès à l’information est devenu quasi illimité, mais il s’accompagne d’un défi majeur : distinguer le vrai du faux. Dans ce contexte, les pratiques d’activités physiques sont elles aussi influencées par une logique de consommation excessive, marquée par la prolifération de gadgets, d’équipements et de vêtements sportifs.

Face à tous ces bouleversements, les sociétés ne peuvent rester passives. En cohérence avec les Objectifs de développement durable (ODD) de l’Agenda 2030 des Nations Unies (2015), il devient impératif d’agir pour : améliorer la santé et le bien-être, réduire la pauvreté et l’insécurité alimentaire, garantir un accès équitable à une éducation de qualité, et promouvoir un environnement sain et durable.

L’éducation physique et les pratiques d'activités physiques et sportives : un levier pour un avenir durable

Dans ce contexte, l’éducation physique et les pratiques d'activités physiques et sportives doivent plus que jamais être accessibles à toutes et à tous, et s’inscrire dans une logique de durabilité, c’est-à-dire favoriser des apprentissages significatifs et durables tout au long de la vie. Les programmes scolaires doivent être repensés pour répondre aux enjeux actuels, aux besoins spécifiques des élèves et aux nouvelles modalités de transmission des savoirs. Cela implique une diversification des approches pédagogiques et des parcours éducatifs.

Les défis sont nombreux : hausse du décrochage scolaire, aggravation des inégalités sociales, économiques et culturelles, montée des radicalisations, enjeux d’équité et de diversité. Ces réalités complexifient l’enseignement et mettent en péril la santé et le bien-être des élèves.

Les enseignant(e)s d'éducation physique et les intervenant(e)s des pratiques d'activités physiques et sportives : des personnel(le)s à considérer

Du côté du personnel enseignant, la précarisation des conditions de travail engendre un malaise croissant, des problèmes de santé mentale, un taux élevé de décrochage professionnel en début de carrière et des départs massifs à la retraite. Cette situation a conduit à une pénurie d’enseignantes et d’enseignants dans plusieurs pays (UNESCO, 2024). En réponse, certains gouvernements ont réduit la durée de la formation initiale et multiplié les voies d’accès à la profession, au risque d’affaiblir davantage la qualité de l’enseignement et la professionnalisation du métier.

Dans le domaine des activités physiques et sportives, de nombreuses questions restent en suspens concernant la promotion de la santé, du bien-être et l’accès équitable à une pratique de qualité. Dans un contexte de surconsommation, d’accélération sociale et de discriminations multiples, la formation de ces personnes demeure un angle mort. Dans plusieurs pays, ce personnel professionnel ne bénéficie pas d’une formation adéquate, apprenant son métier « sur le tas », souvent sans accompagnement structuré.

Quelles perspectives pour demain ?

Quel avenir pour l’éducation physique et les pratiques d'activités physiques et sportives dans un monde en mutation ? Quelle formation pour les personnels enseignant et intervenant de demain ? Quels savoirs doivent être mobilisés pour répondre aux défis éducatifs, sociaux et environnementaux actuels ? Et surtout, quelles réponses la communauté scientifique en éducation physique, en activité physique et en sport peut-elle apporter à ces enjeux, en lien avec les ODD de l’ONU ?

Problématique

Dans une perspective de développement durable, et en lien avec les ODD 3, 4, 5, 10 et 16 (bonne santé et bien-être, éducation de qualité, égalité entre les sexes, réduction des inégalités, paix et justice), la Biennale ARIS 2026 propose de réfléchir collectivement à l’avenir de l’éducation physique, des activités physiques et sportives durables.

Chercheur(-euse)s, doctorant(e)s, enseignant(e)s, intervenant(e)s et membres de la communauté scolaire sont invités à s’interroger, à débattre et à proposer des pistes d’action concrètes pour une éducation physique et des pratiques d'activités physiques et sportives de qualité, inclusives, équitables et durables.

Les axes de réflexion proposés

La thématique proposée s'articule autour de trois grands axes de réflexion dans lesquels s'inscriront les communications présentées dans le cadre de la 14e Biennale de l'ARIS 2026.

Axe 1 - L'éducation physique et les pratiques d'activité physique et sportive

Depuis la Déclaration de l’UNESCO sur « L’éducation physique de qualité » (2015), l’idée que l’éducation physique et le sport sont essentiels au développement global des enfants et des jeunes est largement reconnue. Ces domaines contribuent non seulement à leur santé physique et mentale, mais aussi à la construction de sociétés plus résilientes, en influençant positivement la réduction des comportements à risque, la réussite scolaire et, plus largement, l’inclusion sociale.

Déjà en 1978, la Charte internationale de l’éducation physique et du sport de l’UNESCO (1978) reconnaissait l’accès à une éducation physique de qualité comme un droit fondamental. Ainsi, indépendamment de leur situation socioéconomique, de leur origine ethnique, culturelle ou de leur genre, les jeunes doivent pouvoir bénéficier d’une éducation physique qui favorise une participation active et durable à l’activité physique tout au long de la vie.

C’est dans cette perspective que s’inscrit cet axe. À travers divers cadres théoriques et méthodologiques mobilisés par les chercheuses et chercheurs, il vise à mieux définir, voire caractériser l’éducation physique, les activités physiques et sportives durables, ainsi que comprendre les effets de l’éducation physique, de l’activité physique et du sport de qualité sur la santé, le bien-être, le développement physique et mental des jeunes, les apprentissages durables, l’inclusion, la réduction des comportements à risque, ainsi que la promotion de la paix, de la justice et du respect de l’environnement. 

Axe 2 - Les pratiques d'intervention

Soutenir une éducation physique et des pratiques d'activités physiques et sportives durables implique de s’appuyer sur les « sciences de l’intervention », lesquelles se consacrent à l’étude des pratiques d’enseignement, de promotion de l’activité physique et d’entraînement sportif. Les sciences de l’intervention mobilisent des connaissances théoriques et des méthodes variées visant à comprendre et à améliorer les pratiques dans divers contextes : scolaire, récréatif ou compétitif.

Selon Musard, Loquet et Carlier (2010), « les sciences de l’intervention réunissent une diversité d’approches complémentaires […] pour décrire et comprendre les pratiques d’intervention, avant de déterminer quelles pratiques sont plus efficaces » (p. 8). Elles s’intéressent ainsi aux mécanismes d’apprentissage, au développement de nouvelles méthodes d’intervention, aux adaptations nécessaires pour répondre à des besoins spécifiques des individus, de groupes d’individus et des contextes variés (scolaire, sportif, de loisir, communautaire, adapté, etc.), ainsi qu’aux innovations pédagogiques, psychopédagogiques, didactiques ou technologiques.

Cet axe ambitionne d’interroger les pratiques d’intervention dans une perspective de qualité et de durabilité, en tenant compte de la diversité des apprenantes et apprenants, des environnements et des contextes variés (cadre scolaire et non scolaire, sportif, de loisir, etc.), des occasions d’apprendre, des programmes scolaires, bref, des approches théoriques et des modèles d’intervention divers.Tout en mettant en valeur la diversité des cadres des chercheuses et chercheurs, il vise ainsi à caractériser les processus, les modalités, les formes d’intervention, etc., pouvant améliorer la qualité de l’enseignement, de l’entraînement et de la pratique des activités physiques et sportives.

Axe 3 - La formation du personnel enseignant, des intervenant(e)s et des formateur(-trice)s de terrain

Dans une perspective de promotion d’une éducation physique et de pratiques d'activités physiques et sportives durables, il est essentiel de porter une attention particulière à la formation des enseignant(e)s, des intervenant(e)s et des formateur(-trice)s de terrain (superviseur(e)s, accompagnateur(-trice)s, conseiller(-ère)s pédagogiques, enseignant(e)s associé(e)s, tuteur(-trice)s, maîtres(ses)-stage, etc.). Cette formation a connu, au fil des dernières décennies, de profondes transformations, dont la plus marquante est sans doute la professionnalisation croissante de ces personnels (Rouzik, 2015Marcel, Piot et Tardif 2022Gouvernement du Québec 2024)

Bien que les modalités de formation varient selon les contextes nationaux, une constante demeure : la nécessité d’une formation de haut niveau, fondée à la fois sur des savoirs pratiques et scientifiques solides, sur le développement de compétences pratiques (Kirk, 2010Trudel et Cloes, 2020). Cette formation, qu’elle soit initiale ou continue, s’ancre de plus en plus dans la réalité du terrain. Elle valorise les pratiques réflexives, une compréhension fine des milieux d’intervention, ainsi qu’une diversité de gestes professionnels adaptés aux contextes scolaires, parascolaires ou sportifs. La collaboration entre les milieux de pratique et la recherche prend également une place croissante. Les échanges entre la recherche et la pratique permettent une mise en valeur réciproque des savoirs et favorisent l’innovation pédagogique.

Cependant, ces avancées ne doivent pas être considérées comme acquises. Dans plusieurs pays, la formation du personnel enseignant tend à être raccourcie ou allégée pour répondre à des pénuries sans précédent dans le secteur de l’éducation (Dumay, Coppe et Voisin 2023). Du côté des intervenantes et intervenants en activité physique et sportive, bien que des progrès aient été réalisés, la formation demeure très hétérogène selon les contextes, avec une grande variabilité des diplômes et des certifications (Shaikh et al, 2019Radio Canada, 2023).

Ainsi, au cœur de cet axe se trouve l’idée de penser la formation des personnels enseignant et intervenant dans une perspective de durabilité, ce qui implique de dépasser la simple transmission de savoirs ou de techniques. Il s’agit de préparer ces personnes à contribuer activement à un avenir plus juste, équitable et écologiquement viable. Cette orientation invite les spécialistes du monde de la recherche à explorer les enjeux liés à la formation initiale et continue dans une optique de qualité et de durabilité, mais aussi en vue de former des citoyennes et citoyens responsables, engagés dans le vivre-ensemble, la justice sociale, la santé mentale et physique, et sensibles aux objectifs de développement durable et à l’écoresponsabilité.

Soumettre une proposition

Le comité scientifique de cette 14e Biennale sollicite des propositions s'inscrivant explicitement dans l'un des trois axes proposés et correspondant à l'un des formats suivants:

Proposition scientifique

Les formats de type scientifique sont les suivants:

  • Symposium
  • Communication orale (25 minutes)
  • Communication par affiche

N.B. Les personnes qui souhaitent proposer un symposium doivent d'abord remplir le formulaire et soumettre une proposition de type Symposium. Elles pourront par la suite remplir à nouveau le formulaire pour soumettre une proposition de type Communication orale (voir l'encadré ci-dessous).

Les propositions de symposium feront l'objet d'une évaluation en fonction des critères suivants:

  • Pertinence de la problématique et des objectifs du symposium ;
  • Adéquation avec le thème du congrès et l'axe identifié ;
  • Aperçu des communications proposées ou souhaitées dans le cadre du symposium ;
  • Complémentarité des communications ;
  • Une démonstration claire de la contribution du symposium aux réflexions et aux échanges fructueux dans le champ disciplinaire.

Les propositions scientifiques individuelles (communication orale ou par affiche) feront l'objet d'une évaluation en fonction des critères suivants:

  • Pertinence de la problématique et des objectifs ;
  • Adéquation avec le thème du congrès et l'axe identifié ;
  • Clarté de la méthodologie, le cas échéant ;
  • Présence d'une conclusion ou de résultats de recherche ;
  • Une démonstration claire de la contribution de la communication à l’avancement des connaissances.

Comment proposer une communication associée à un symposium ?

Les personnes qui souhaitent proposer une communication dans un symposium doivent remplir le formulaire et sélectionner le type Communication orale (scientifique). Il sera alors important d'indiquer dans les champs appropriés que la proposition est associée à un symposium et écrire le nom de la coordinatrice ou du coordinateur principal.

N.B. Le texte de votre propositon peut contenir au plus 3 500 caractères (incluant les références).

Proposition pratique

Les formats de type pratique sont les suivants:

  • Atelier pratique court (45 minutes)
  • Atelier pratique long (90 minutes)

Les propositions d'atelier feront l'objet d'une évaluation globale centrée sur la pertinence des activités proposées et la clarté de la proposition. Veuillez inclure les éléments suivants dans votre proposition d'atelier:

  • Introduction et brève description des objectifs ;
  • Formulation d'une intention pédagogique précise ( « Au terme de cet atelier, les participantes et participants seront en mesure de... ») ;
  • Présentation des animatrices et animateurs (incluant leur rôle pendant l'atelier) ;
  • Présentation détaillée du déroulement de l'atelier ;
  • Consignes à l'intention des personnes participantes (p. ex. matériel à apporter) ;
  • Conclusion et perspectives ;
  • Liste de références et de ressources pertinentes.
N.B. Le texte de votre propositon peut contenir au plus 3 500 caractères (incluant les références).

Règlements généraux

Veuillez prendre connaissance des règlements suivants avant de préparer votre proposition:

  • Il est obligatoire pour au moins une autrice ou un auteur d'une communication ou d'un atelier de s'inscrire au colloque et de payer ses frais d'inscription au plus tard le 10 mai 2026 ;
  • Il faut avoir payé la cotisation et être membre en règle au plus tard le 1er jour du congrès si vous avez sélectionné le tarif membre ARIS. Pour devenir membre, cliquez ici.
  • Toutes les séances se tiendront en présentiel uniquement (il n'est pas possible de participer à distance).

Note. Although this is a French-speaking conference, proposals in English are welcome.

Dates importantes

Les dates suivantes sont présentées à titre indicatif: il est possible que des imprévus causent des délais. Cette page sera mise à jour en cas de changement.

    • Date limite de soumission: 10 octobre 2025 (15 novembre 2025)
    • 10 novembre 2025: ouverture des inscriptions ;
    • Décembre 2025 et janvier 2026: évaluation par le comité scientifique ;
    • Janvier 2026: envoi des réponses aux auteur(-trice)s ;
    • 31 mars 2026: fin de la période d'inscription au tarif réduit (inscriptions hâtives).

    Les personnes intéressées sont invitées à soumettre une proposition via notre formulaire en ligne.

    Accéder au formulaire

    La période de soumission se termine le 15 novembre 2025